La Bibliothèque francophone reçoit Négar Djavadi

À propos

Rencontre littéraire avec Négar Djavadi

Négar Djavadi est connue comme réalisatrice : ses courts et long métrage ont reçu de nombreux prix : L'Espace désolé (1995), Entre les vagues (1997), Comédie classique (2001), 13 m² (2007), Né sous silence (2018).

Elle a enseigné le cinéma à Paris 8. Désorientale (2016) son premier roman, est une saga familiale narrant allant des grands-parents opposants au Shah à la famille qui tente de se réinventer une vie en France.

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Pour aller + Loin

Dans les rayons de la BU

- Désorientale (Ed. Liana Levi, 2016) :
   ● BU – Saint-Denis | Magasin 1 | 716147

Retrouvez en plus également sur :

     - France Inter : la rencontre avec Négar Djavadi pour Désorientale
     - Vimeo : Café littéraire avec Néhémy PIERRE-DAHOMEY, Andreï IVANOV, Sinan ANTOON, Négar DJAVADI : Destinées organisé par Étonnants Voyageurs

Citations

Parfois je me demande si le but de ces retrouvailles n'est pas d'en arriver là. A ces souvenirs délaissés au bout d'un chemin autrement inaccessible. Aux enfants que nous étions alors, désormais perdus dans les méandres de nos mémoires parcellaires et génératrices de fiction. Les adultes que nous sommes ont besoin de ces dîners pour accéder à ces enfants, et croire à leur existence.

Le déracinement avait fait de nous non seulement des étrangers chez les autres, mais des étrangers les uns pour les autres. On croit communément que les grandes douleurs resserrent les liens. Ce n'est pas vrai de l'exil. La survie est une affaire personnelle.

Car pour s'intégrer à une culture, il faut, je vous le certifie, se désintégrer d'abord, du moins partiellement, de la sienne. Se désunir, se désagréger, se dissocier. Tous ceux qui appellent les immigrés à faire des "efforts d'intégration" n'osent pas les regarder en face pour leur demander de commencer à faire ces nécessaires "efforts de désintégration". Ils exigent d'eux d'arriver en haut de la montagne sans passer par l'ascension.

Mon père, Darius Sadr, Le Maître de la page blanche, Le Téméraire, Le Révolutionnaire, disait de sa voix songeuse/visionnaire : « On écoute mieux avec les yeux qu’avec les oreilles. Les oreilles sont des puits creux, bons pour les bavardages. Si tu as quelque chose à dire, écris-le. »

On a la vie de ses risques, mes chatons. Si on ne prend pas de risque, on subit, et si on subit, on meurt, ne serait-ce que d'ennui.

L'attente est un phénomène progressif et sournois, une activité en soi. Et pendant que nous attendons, par nécessité, besoin, désir ou mimétisme, nous ne nous révoltons pas. La ruse consiste à détruire chez les individus leur énergie, leur capacité à réfléchir, à s'opposer.