Représentations de religieux.ses sur les transidentités dans le contexte français
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À propos
Il existe une croyance profondément ancrée dans nos sociétés modernes et occidentales à propos du monde religieux. Du fait que la « religion » est pensée comme fondamentalement irrationnelle par nombre de nos contemporains, elle serait, en conséquence, incompatible et antinomique avec la notion de modernité. Autrement dit, nos sociétés occidentales devenant de plus en plus « rationnelles », on a longtemps pensé que la religion était condamnée à disparaître. Ainsi, l’individu moderne se représente comme étant complètement autonome, libre des traditions et de construire lui-même ses propres normes.
Qu’en est-il en réalité ? L’évolution de nos sociétés occidentales nous a démontré que percevoir la religion sous le prisme de ce « désenchantement rationnel» était une erreur. Ce principe de rationalité et cette « césure avec le monde de la tradition », qui seraient deux traits caractéristiques de nos sociétés modernes, ne refléteraient qu’un idéal non-réalisé. On a ainsi pu observer dans les années soixante et le début des années soixante-dix un phénomène que nos contemporains ont nommé « le retour du religieux » ou « la revanche de Dieu ». Force était de constater que le religieux n’était pas en train de disparaître. De nouvelles lectures devaient être investies. Les sciences humaines et sociales devaient à présent s’appliquer à étudier les « processus de décomposition et de recomposition des croyances ». Ces dernières se situeraient désormais dans l’« expérience subjective des individus » qui caractériserait le « croire contemporain».
Le religieux n’est donc pas voué à disparaître. La France, où l’identité républicaine est fortement imprégnée par la notion de laïcité, ne fait pas figure d’exception. Rappelons qu’un état laïc est défini par Guy Harsheer comme « ne privilégi[ant] aucune confession […] tout en garantissant la libre expression de chacun, dans certaines limites ». La laïcité en France trouve son origine dans la Révolution et « vis[ait] à limiter le pouvoir social de l’Église catholique ». On résumera ces relations entre catholicisme et laïcité dans le contexte français comme étant mouvementées et conflictuelles.
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le catholicisme a perdu l’influence qu’il détenait dans la sphère publique et s’est trouvé confiné à la sphère privée de manière graduelle. En conséquence, l’Église a « donn[é] aux problèmes posés dans cette sphère privée la dimension d’un enjeu premier pour l’affirmation publique de l’autorité ecclésiastique ». Ainsi, « la question de la contraception, et plus largement les questions de morale sexuelle sont devenues la pierre d’angle du dispositif par lequel l’Église s’emploie à [se] défendre contre toutes les évolutions des mentalités et des pratiques ». Autrement dit, l’autorité de l’Église n’étant plus reconnue comme légitime dans les institutions publiques, celle-ci a concentré ses efforts dans le contrôle des mœurs des individus. En particulier dans la sphère
familiale.
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