Le syndicalisme des ouvriers parisiens de la bijouterie et de l'orfèvrerie : 1903-1914

Citer ce document

Mecellah, Samy, “Le syndicalisme des ouvriers parisiens de la bijouterie et de l'orfèvrerie : 1903-1914,” Bibliothèque numérique Paris 8, consulté le 29 mars 2024, https://octaviana.fr/document/165004525.

À propos

Dans le Paris laborieux du début du XXe siècle, les ouvriers de la bijouterie et de l'orfèvrerie sont les héritiers de ce qu'il est convenu d'appeler une aristocratie ouvrière. De fait, ils sont pour la plupart d'entre-eux mieux payés que les ouvriers des autres branches de la Fabrique. Ils appartiennent en effet à une industrie réputée pour la haute qualité de son offre, dont le prestige d'envergure internationale dépend toujours de leur savoir-faire, sinon de leur virtuosité technique. Leurs métiers se divisent selon une première différence dans l'usage des fabrications : objets de parure pour la bijouterie, à usage essentiellement décoratif et domestique pour l'orfèvrerie. Letravail des métaux précieux remonte dans la capitale au moyen-âge dans une forme artisanale ; l'essor quantitatif continu du XIXe siècle en fait une véritable industrie.

Ainsi, bien que fortement marquée par une clientèle traditionnellement aristocratique et bourgeoise, liée aux fastes des cours royales et impériales, la bijouterie-orfèvrerie change progressivement de visage, surtout à partir du milieu du siècle. L'évolution des techniques la dissocie alors de l'utilisation exclusive de métaux précieux tels que l'or, l'argent et la platine, afin de satisfaire la demande des couches moyennes en expansion. Une production meilleur marché, dite bijouterie d'imitation, puis fantaisie au début du siècle, s'autonomise, tandis que dans l'orfèvrerie une tendance à la fabrication en série standardisée se passe également de l'or et de l'argent.

Il n'est donc pas question ici d'une industrie stratégique comme celle de l'énergie, du transport ou de l'alimentation. Pour les contemporains, les événements liés à l'action syndicale dans la bijouterie- orfèvrerie avaient avant tout une charge symbolique ; cette branche de la Fabrique bénéficie en effet de l'image d'une industrie de luxe, déjà considérée comme un fleuron de la production française exportée. Ses ouvriers sont crédités de vertus de modération et de respectabilité et font figure de privilégiés. La culture de métier dominante et légitime au sein de la bijouterie-orfèvrerie contribue à expliquer cette réputation.

Sujets

Orfèvres -- Grèves et lock-out -- France -- Paris (France) -- Thèses et écrits académiques Bijoutiers -- Syndicats -- France -- Paris (France) -- Thèses et écrits académiques Orfèvres -- Syndicats -- France -- Paris (France) -- Thèses et écrits académiques Syndicalisme révolutionnaire -- France -- Paris (France) -- 1900-1945 -- Thèses et écrits académiques

Auteur

Mecellah, Samy

Collaborateur

Tartakowsky, Danielle (sous la direction de)

Source

Paris 8

Date

2012

Identifiant

165004525

Droits d'accès

Accessible à tous

Conditions d'utilisation

Toute reproduction même partielle est interdite sans accord exprès de(s) l'auteur(s) ou ayant-droit(s)

Discipline (Thèse)

Histoire

Domaine (Dewey)

940.5 A partir de 1918