L'épuisement dans l'œuvre de Samuel Beckett

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Bousquet, Mireille, “L'épuisement dans l'œuvre de Samuel Beckett,” Bibliothèque numérique Paris 8, consulté le 18 avril 2024, https://octaviana.fr/document/152360212.

À propos

Il s'agit d'examiner la pertinence du terme "épuisement" pour la poétique de Samuel Beckett. Le terme épuisement fait travailler dans un rapport de tension ambivalente l'exhaustivité avec le vide, mais aussi la fatigue, replaçant le corps au centre de la problématique, comme l'a bien montré Gilles Deleuze dans "L'Epuisé". L'œuvre de Samuel Beckett est le lieu d'une révolution du langage qui conjugue l'exploration de la négativité, du silence et du rien, avec la volonté de créer de nouveaux régimes de sens. Le mal dire invente de nouvelles manières de faire entendre la langue anglaise (mais aussi la langue française) comme une langue étrangère, par un travail sur la voix, la prosodie, la traduction. La question du bilinguisme de l'œuvre de Beckett y prend toute sa force de levier critique car poser le problème de la traduction, c'est poser une théorie du langage inséparable d'une théorie de l'énonciation et du "discours" au sens de Emile Benveniste. C'est autour de la question du "comment dire" que s'engage l'invention d'une manière continuée et trans-genres. A travers le travail sur la voix c'est le primat de l'oralité dans l'écriture qui est affirmé. L'écriture de Beckett donne à entendre et à voir d'une manière indissociable. L'épuisement, envisagé non du côté négatif de la fin, mais dans la richesse d'une possibilité de sens jamais arrêtée, révèle la valeur de l'œuvre comme indécidable. L'épuisement est un concept opérant pour caractériser l'invention de ce mode mineur du dire.

The purpose of this work is to examine the relevance of the term "exhaustion" for Samuel Beckett's poetics. The term exhaustion creates an ambivalence between exhaustiveness and emptiness, but also implies extreme tiredness, thus focusing on the question of the body, as the work of Gilles Deleuze, "L'Epuisé", demonstrates. Samuel Beckett has achieved a literary revolution through his exploration of thematics such as negativity, silence and nothing, coupled with the aim of instigating new ways of meaning. Ill-saying is the invention of new ways to make both English and French languages sound like a foreign language, through voice, prosody and translation. The question of bilingualism has the full impact of a critical tool inasmuch as the question of translation necessarily promotes a theory of language revolving around Emile Benveniste's notions of enunciation and discourse. The invention of a continued manner which includes novels, theatre, poetry or film relies on the creation of new ways of saying. The work on the voice shows the primacy of orality in literature. In Beckett's writing, seeing and saying are shown to be inseparable. When exhaustion is considered as the inexhaustible possibility of meaning, rather than as the negativity of the end, it shows the value of the work as undecidability. Exhaustion is thus an effective concept aiming at characterizing this invention of a minor mode of saying.

Sujets

Poétique Bilinguisme Voix Analyse du discours narratif Négativité (philosophie)

Auteur

Bousquet, Mireille

Collaborateur

Joubert, Claire (sous la direction de)

Source

Paris 8, Bu - Saint-Denis, Magasin 2, TH2748

Date

2009

Identifiant

152360212

N° national de thèse

2009PA083124

Droits d'accès

Accessible à tous

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Discipline (Thèse)

Langues, littérature et civilisations des pays anglophones

Domaine (Dewey)

809 Histoire, analyse, critique littéraires générales