Statut de la littérature dans le discours philosophique français après 1950

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Artous-Bouvet, Guillaume, “Statut de la littérature dans le discours philosophique français après 1950,” Bibliothèque numérique Paris 8, consulté le 25 avril 2024, https://octaviana.fr/document/133291286.

À propos

Notre thèse porte sur les discours philosophiques français de la seconde moitié du vingtième siècle. Une des particularités de ces discours est qu'ils manifestent un intérêt constant pour la littérature. Cet intérêt a eu deux conséquences principales : la première est la redéfinition du concept philosophique de littérature ; la seconde concerne la forme même des discours philosophiques en question. La redéfinition du concept de littérature est profonde : la littérature n'est en effet plus pensée comme expression ou représentation. Elle est avant tout langage : la puissance autonome d un jeu avec les significations, dans un rapport d exception avec les autres discours. Cette redéfinition situe la littérature à une certaine limite du savoir : la littérature apparaît désormais comme un objet extérieur aux formes traditionnelles du savoir philosophique. Au contact de cet objet singulier, les discours philosophiques en viennent à s'interroger sur leur propre écriture. C est la naissance d'un style philosophique français, marqué par des auteurs dont la capacité d invention formelle est souvent remarquable, comme Jacques Derrida ou Jean-François Lyotard. La philosophie n'est plus simplement le commentaire de la littérature ; elle se fait inscription, imitation, création. La philosophie, ainsi, devient une philosophie littéraire. Si la littérature déborde le savoir, elle n'en continue pas moins d'être porteuse d'une vérité : mais cette vérité n'est pas une vérité philosophique. Elle est la vérité que la philosophie ne peut pas délivrer : une vérité sur la vie.

This academic thesis concerns French philosophical discourses of the second half of the twentieth century. Among the essential features of these discourses is the constant concern with literature. Such a concern had two main consequences: in the first place, redefining the philosophical concept of literature; in the second place, affecting in return the style of these philosophical discourses. Such a redefinition of the mere concept of literature is drastic: literature is no more to be thought as expression or representation. It is, above all, language: the autonomous power of a play upon meanings, strictly remote from all others discourses. This redefinition put literature at a certain limit of knowledge: literature appears from now on as an outside object, according to the traditional criteria of philosophical knowledge. Dealing with this specific object, the philosophical discourses begin to wonder about their intercourse with the very act of writing. It is the birth of a French philosophical style, coined by authors of notable formal invention abilities - namely Jacques Derrida or Jean-François Lyotard. Philosophy is no more the simple commentary of literature; it has turned into inscription, imitation, and creation. Thereby, philosophy becomes a literary philosophy. With literature, knowledge is transcended - but literature still carries a truth, although it is not the philosophical truth. It is the truth which philosophy can not deliver: the truth about life.

Sujets

Déconstruction -- Littérature Philosophie et littérature Philosophie -- Herméneutique

Auteur

Artous-Bouvet, Guillaume

Collaborateur

Clément, Bruno (sous la direction de)

Source

Paris 8, BU - Saint-Denis, Magasin 2, 2460TH

Date

2007

Identifiant

133291286

Droits d'accès

Accessible à tous

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Discipline (Thèse)

Littérature française

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