Le monde de l’art : une rupture annoncée ? - l’articulation de l’art contemporain et de l’écoféminisme, illustrée par le travail d'Antje Majewski

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En convoquant la notion d’écoféminisme et une partie de ses références argumentatives parmi lesquelles, notamment, celles du féminisme intersectionnel et de l’écologie profonde, le premier objectif de ce travail, est de mettre en lumière dans le cadre du domaine de l’art et de l’esthétique, les lacunes théoriques et les manquements pratiques au sein du milieu de l’art dans cette perspective écoféministe.

Il s’agit non seulement de souligner le processus de « capitalisation » du monde de l’art – manifeste notamment dans la tendance marquée que ce dernier a de se replier sur des pratiques purement spéculatives et de rechercher constamment la rentabilité –, mais aussi de révéler l’androcentrisme, l’occidentalocentrisme voire l’anthropocentrisme que les mécanismes esthétiques et le fonctionnement de l’appareil institutionnel de l’art ont imprégné en lui depuis fort longtemps.

En effet, dans le contexte de ce mémoire, il s’agira de comprendre l’art et l’esthétique comme constitutifs d’une des hiérarchies structurelles de la modernité (au même titre que la division internationale du travail, la hiérarchie de sexe, de classe, de race ou la hiérarchie épistémique globale), soumises à un régime discursif et institutionnel qui classe l’art « masculin-occidental » comme supérieur à toute autre forme d’art .