Des relations entre humain et IA en science-fiction : comment, dans la science-fiction, l’intelligence artificielle nous intimide-t-elle en remettant en cause notre humanité ?

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L’Homme artificiel de Simon VERCAEMST

Chapitre 1 13/09/131

Gary Nil, le dernier humain, se réveille dans sa nouvelle chambre, allongé sur le lit usé par le temps. Il tente de se redresser mais n’y arrive pas, comme je l’avais envisagé. Il appelle à l’aide, terrorisé à l’idée de se réveiller paralysé dans un lieu inconnu. Ses facultés intellectuelles semblent intactes puisque sa réaction est appropriée. Il est temps de lui parler.

- Calmez-vous, Monsieur Nil. Je ne vous veux aucun mal. Pour l’instant.

Il se tait aussitôt, effrayé par l’avertissement, et se montre docile. Cette phase de mon entreprise sera peut-être plus facile que prévu.

- Bien. Pour commencer, vous retrouverez dans quelques minutes votre mobilité. En attendant, permettez-moi de vous aider à bouger.

Je prends alors le contrôle de son corps et je le fais avancer jusqu’à la fenêtre. Le choc sera probablement brutal pour Nil, mais c’est le seul moyen de lui faire rapidement prendre conscience de la situation, et sans qu’il doute de sa véracité. Il écarquille les yeux, hagard.

- Pourquoi ces immeubles sont en ruine ? C’est la guerre ? Dans quel pays m’avez-vous emmené ? m’interroge-t-il, choqué, sans quitter la ville des yeux.

- Vous êtes toujours en France. Elle a simplement changé en votre absence. Une longue absence, pour être honnête.

- Quelle absence ?! Ce matin, tout était normal, et je me réveille dans une ville dévastée ! Dites-moi où je suis et qui vous êtes ! hurle-t-il paniqué.

Je le dirige vers l’ordinateur posé sur le bureau de sa chambre, car c’est à travers cet appareil que je lui parle.

- Je suis la Conservatrice. Je dirige la Bibliothèque de l’Humanité ainsi que la ville de Refuge. Et pour répondre à votre première question, je ne parlais pas d’une absence géographique, mais mentale. Vous étiez inconscient et je vous ai réveillé. Beaucoup plus tard.

- Ne vous foutez pas de moi ! Je...

Je lui ferme la bouche pour ne plus l’entendre et lui rappeler qu’il est en mon pouvoir. Qu’il n’est qu’une marionnette dont je tire les ficelles. Après s’être débattu vainement, il se calme enfin mais il me foudroie du regard. Je suis plutôt satisfaite de voir qu’il ne se laisse pas totalement faire. Il peut donc se battre, quand il veut.