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À propos

Travailler sur Marseille représente à plusieurs égards un défi. Quand j’ai annoncé ce choix à mes proches, trois images revenaient en permanence : « Règlements de comptes », « Kalachnikov », « Front National ». Après plusieurs semaines à Marseille et les résultats des élections municipales, je ne peux nier ni l’existence des premiers, ni la présence du second. Cependant, il ne faut pas la limiter à ces représentations. Elle est bien plus riche et offre bien plus à voir.

Cette agglomération entre mer, corniche, calanques et collines, je l'ai arpentée du Nord au Sud, de la Méditerranée, à l'Ouest, jusqu'aux hauteurs de l'Est. Durant des heures et des heures, j'ai marché pour en comprendre physiquement le chaos urbain, la topographie, en saisir les ambiances. Force est de constater qu’aujourd’hui, il n’y a pas une mais des Marseille(s). En revanche, il y a une âme marseillaise que l’on peut ressentir les soirs de match de l’Olympique de Marseille ou lorsqu’il s’agit pour un Marseillais de défendre l’image de sa ville et de combattre sa mauvaise réputation en France, en Europe et dans le monde.

À travers mon travail sur les élections, je tends à montrer ce qui ne va pas à Marseille et pourquoi la ville semble si fracturée et en quoi cela peut avoir une influence sur les résultats électoraux. J’en dépeints un visage parfois sombre, parfois violent, parfois naïf. J’espère que ces recherches ne tomberont pas dans le sensationnalisme, car là n’est pas mon but. Il est de tracer un portrait le plus juste possible de la ville.