Les traites arabo-musulmanes et intra-africaines à l’épreuve de la fiction francophone contemporaine : silence, tabou et palimpseste

À propos

L’esclavage est une des plus anciennes pratiques du monde. La vente des êtres humains et la création conséquente d’un statut social « d’esclave », ont lieu dans de nombreuses sociétés dans le monde entier. Dans le but de ce mémoire, j’examine les représentations de la pratique de l’esclavage sur le continent africain, et plus précisément en Afrique de l’Ouest et en Afrique de
l’Est, dans la littérature francophone contemporaine. Le choix d’étudier la littérature francophone est tout d’abord pratique : j’étudie les littératures francophones au sein de mon programme de mémoire. Or, mon choix d’étudier une entreprise si ancienne dans un intermédiaire contemporain qui examine ce qui se passe lorsque le passé et le présent se rencontrent : quels dialogues ont-ils ? Quelles observations sont soulevées ? Comment une histoire inédite (celle des traites intra-africaines et arabo-musulmanes) résiste à l’intermédiaire de la littérature, de la fiction francophone et de l’écriture ?

 Dans mon mémoire de Master 1, j’ai fait souvent référence à l’essai « Temps des vestiges et mémoire du passé : à propos des traces, empreintes et autres palimpsestes » de l’architecte français Laurent Olivier, pour débrouiller les manières diverses dont le passé existe dans le présent et produit un toujours-présent. Il s’agit d’une incrustation du passé sur le présent, où un « toujours présent sans place précise dans le temps » qui, d’après L. Olivier, ressemble à « l’ombre des arbres sur les façades des maisons… » (p. 319). Pour aller plus loin, l’analyse des représentations fictives des traites intra-africaines dans la littérature francophone contemporaine peut aussi s’inscrire dans le discours sociologique des « tiers espaces ».