Poétique du concept : Emile Benveniste

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Laplantine, Chloé, “Poétique du concept : Emile Benveniste,” Bibliothèque numérique Paris 8, consulté le 27 avril 2024, https://octaviana.fr/document/271261870.

À propos

  La recherche amorcée ici est une relecture des travaux d’Emile Benveniste, principalement des articles réunis dans les deux volumes des Problèmes de linguistique générale en ce qu’ils sont fondateurs d’une théorie du langage renouvelant une conception de l’humain. Délégitimant l’idée du langage comme instrument de communication pour un langage qui « bien avant de servir à communiquer, [...] sert à vivre », Benveniste développe une théorie où le discours n’est que spécifique, subjectif et intersubjectif en tant qu’il réalise toujours l’invention du présent, par où « dire bonjour tous les jours de sa vie à quelqu’un, c’est chaque fois une réinvention » . Contre une grammaire métaphysique du même, du signe ou du mot pensés dans une perspective du sens et non de la valeur et consécutivement comme matériau discontinu de la phrase dans une conception toujours fonctionnelle du langage, Benveniste construit une « grammaire de l’énonciation » qui pense l’altérité radicale constitutive de tout discours. La critique des évidences sur lesquelles la réflexion en linguistique se construit, comme la logique d’analyse des mots en nature et fonction, le paradigme des pronoms, ou la typologie des temps verbaux, aboutit à faire apparaître le grand absent et impensé de la grammaire traditionnelle, le sujet. L’appropriation du langage est toujours le signe d’une sémantique propre par laquelle le sujet s’invente en même temps qu’il invente son discours, « c’est dans et par le langage que l’homme se constitue comme sujet ».

  Le présent travail tente de mettre à jour et de dégager les enjeux de cette théorie du langage de trois manières qui sont les trois étapes de ce mémoire. En mettant tout d’abord en continuité les recherches en linguistique comparative et en linguistique générale par l’observation d’une poursuite méthodologique et donc théorique des découvertes de Ferdinand de Saussure déterminant l’approche qui donne à ces travaux, traditionnellement séparés de ceux de linguistique générale proprement dits, une perspective dépassant la recherche stricte d’un savoir sur les langues, sur les cultures dans leur spécificité, pour la recherche d’un continu entre langue et culture, d’une méthodologie permettant de rendre compte de l’indissociabilité d’un dire et d’un vivre. La deuxième étape de notre réflexion vise à définir dans la nécessaire mutualité par laquelle ils se définissent les concepts mis en œuvre par Benveniste dans sa théorie du langage. La dernière étape du mémoire essaie de défaire les erreurs d’interprétation que la majorité des commentateurs ont formées et rendues communes, pensant poursuivre le travail de Benveniste et le menant à l’inverse de sa visée ; ses travaux ont été réduits à une série de dichotomies et lesconcepts, défaits du système de tensions réciproques dans lequel ils fonctionnent, ont souvent été détournés pour servir d’appui par exemple à des linguistiques pragmatiques envisageant le langage comme instrument.

Sujets

Benveniste, Émile (1902-1976) Linguistique -- Recherche Sciences humaines

Auteur

Laplantine, Chloé

Collaborateur

Dessons, Gérard (Sous la direction de)

Source

Paris 8

Date

2003

Identifiant

271261870

Droits d'accès

Accessible à tous

Conditions d'utilisation

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Discipline (Thèse)

Littérature française "Pratiques et théories du
sens"

Domaine (Dewey)

410 Linguistique générale
445 Grammaire française
101 Théorie de la philosophie