Du document d’activité à la source historique : la création des archives patrimoniales de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé

À propos

Dans Le médicament qui devait sauver l’Afrique. Un scandale pharmaceutique aux colonies, Guillaume Lachenal retrace l’histoire de l’utilisation de la Lomidine dans la lutte contre la maladie du sommeil lors de la période coloniale d’après-guerre. Afin de mener à bien son étude, cet historien des sciences spécialisé dans la médecine internationale, s’appuie sur les archives du fabricant de la lomidine, sur des brochures publicitaires mais surtout sur les fonds des autorités sanitaires et administratives coloniales. Ces documents administratifs (notes de services, courriers, télégrammes, rapports de missions, etc.) ont été produits pour aider, aiguiller, justifier ou rendre compte des décisions prises par ces mêmes administrations. Ainsi, selon une définition moderne, il s’agissait de documents d’activités.

La notion de document d’activité nous vient du records management. Cette gestion des flux intervient en amont de la production documentaire. Elle repose sur des processus qui visent à la normaliser. Intervenant à la source, le records management se préoccupe principalement de la valeur informative et probante d’un document. Ainsi, est document d’activité une archive qui a soit une valeur de preuve, soit une valeur administrative pour l’exercice des activités et qui a atteint sa forme définitive. De plus, un document d’activité doit être authentique, fiable, intègre et exploitable. À ce titre, la majorité de la production documentaire de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) renvoie à cette notion.