Performatività, genere, differenza sessuale : studi su Judith Butler, John L. Austin e Luisa Muraro

Collection

Etudes féminines

Citer ce document

Letizia Cibelli, Elisabetta, “Performatività, genere, differenza sessuale : studi su Judith Butler, John L. Austin e Luisa Muraro,” Bibliothèque numérique Paris 8, consulté le 28 mars 2024, https://octaviana.fr/document/204428491.

À propos

La présente étude a pour objectif général de reconstruire les principaux problèmes théoriques de la théorie de la performativité du genre dans la pensée de Judith Butler et de tracer, dans le dernier chapitre, une comparaison avec la pensée de Luisa Muraro à propos du langage métonymique. Dans l’oeuvre de la philosophe américaine on retrouve au moins deux lectures de la performativité. Exposée dans les textes Trouble dans le genre [Gender Trouble. Feminism and the Subversion of Identity, Routlege, New York-London 1999 (1990)], et dans Ces corps qui comptent [Bodies that matter Bodies that matter: On the Discursive Limits of ‘Sex’, Routledge, New York-London 1993], la première entend la performativité comme « citationalité », à savoir la répétition des normes discursives du genre et du sexe qui produisent les corps et les sujets comme intelligibles : cette acception de la performativité a eu un écho considérable dans les études Queer et c’est l’aspect le plus connu de la pensée butlerienne. La deuxième acception de la performativité peut être par contre retracée dans les textes Le Pouvoir des mots [Excitable Speech: A Politics of the Performative, Routledge, New York-London 1997] et dans La Vie psychique du pouvoir [The Psychic Life of Power, Routledge, New York-London 1997], et se réfère au moment inaugural du sujet, c’est-à-dire à sa constitution dans le langage et dans le discours suite à une instance interpellant. Cet aspect de la performativité prend en compte la pensée de Louis Althusser et aborde le pouvoir perlocutoire et illocutoire du langage en tant que matrice de la subjectivité sexuelle. La prémisse introductive se configure, dans cette thèse, comme un chapitre méthodologique. La méthode du « partir de soi » est ici justifiée en tant qu’outil pour la recherche et comme écriture disciplinaire qui tient compte du vécu et de la subjectivité de l’auteur. L’introduction vise à exposer les multiples significations du partir de soi, thématisant la complexité des catégories du « vécu » et de l’« expérience » et prenant en compte les questions critiques et les objections théoriques qu’elles soulèvent. Un des effets de la révolution féministe et de ses pratiques, a été l’effondrement du mur millénaire qui séparait l’intérieur de l’extérieur (pour paraphraser les mots de la philosophe italienne Luisa Muraro), c’est-à-dire la rupture radicale avec l’ordre établi, avec des conséquences explosives sur plan épistémologique. Le partir de soi est analysé à partir de trois points de vue: en termes d’héritage politique/généalogique, de position épistémologique, et en tant que conduite subjective. Les trois aspects sont inextricablement liés. Le premier chapitre examine Sujets du désir [Subjects of Desire: Hegelian Reflections in Twentieth-Century France, Columbia University Press, New York 1987], la thèse de doctorat de Judith Butler. Dans cette oeuvre, elle analyse le rôle du désir dans la philosophie française du XXe siècle à partir de la Phénoménologie de l’Esprit de Hegel et de ses interprètes français. À travers Sujets du désir, on relève les éléments de continuité et discontinuité par rapport à la réflexion successive de Butler à propos de la performativité. Une considération particulière concerne la courbure que le thème du désir assume dans ces pages: il ouvre l’Absolu, il se dresse de l’autoréférentialité de l’Esprit avec son pouvoir altérant et dissolvent, il est l’élément subversif, le négatif intérieur au système. Un motif qui reste dans l’idée du désir queer, parce qu’il déplace les règles de genre, altérant son pouvoir performatif. Dans le deuxième chapitre on analyse la première formulation de la théorie de la performativité. Le texte examiné est Trouble dans le genre. Au cours de ce chapitre, on montre qu’en attaquant l’idéal régulateur de l’hétérosexualité Butler sape, en même temps, la catégorie de l’identité, basée sur la cohérence entre le désir, le sexe, la sexualité et les pratiques sexuelles qui opèrent, dit elle, en tant que concepts stabilisateurs. La théorie de la construction discursive et performative du genre place donc la pensée de Judith Butler dans une perspective radicalement anti-identitaire. Le troisième chapitre analyse les objections à Trouble dans le genre. La première, avancée par Sheila Benhabib, concerne le 5 problème de l’agency. Benhabib pense que la théorie de la performativité du genre nie l’autodétermination des femmes et l’existence du sujet (pris au piège dans la mise en scène du genre, il se réduit à une simple mascarade). Le sujet, même en tant que « fiction », devient le postulat nécessaire afin de distinguer la performativité de la performance: il reste « en guet-apens » derrière le rideau de la mise en scène et il finit pour affirmer ce que Butler veut déconstruire, c’est à dire le sujet comme une condition préalable, le sujet en tant que fondement. La répétition à cette objection est formulée à plusieurs reprises: dans l’essai “For a Careful Reading” [Feminist Contentions, Routledge, New York 1995] et dans le texte Ces corps qui comptent [Bodies that matter: On the Discursive Limits of ‘Sex’, Routledge, New York 1993], Butler reformule par conséquent sa théorie de la performativité. Dans les mêmes essais, Butler confirme la version constructiviste du sujet et de l’agency : assujetti au genre et en même temps rendu sujet par le genre, l’ego ne précède pas et il ne suit pas le processus d’attribution du genre, mais il émerge et donc il agit dans sa matrice de relations. Le quatrième chapitre de la thèse approfondit la théorie des actes des parole d’Austin. Austin a été le premier à analyser la fonction de performance du langage (en anglais, to performe veut dire exécuter) grâce à laquelle parler est accomplir une action. À partir de la distinction entre énoncés constatifs ou assertions, qui décrivent ou attestent des états des choses ou des faits, et les énoncés performatifs qui réalisent des actions, Austin reconnaît l’élément performatif dans l’usage du langage, réduisant ainsi sa première distinction. Le cinquième chapitre commence par une analyse du texte de la philosophe italienne de Luisa Muraro Maglia o uncinetto: racconto linguistico-politico dell’inimicizia tra metafora e metonimia [Feltrinelli, Milano 1981]. Parler, c’est comme tricoter, affirme Muraro en récupérant la théorie linguistique de Roman Jakobson. Selon le linguiste du cercle de Prague, pour pouvoir parler il est nécessaire d’opérer sur deux axes fondamentaux: la sélection des unités linguistiques (sphère des rapports en absence ou paradigme), et la combinaison entre les deux (syntagme). En conclusion, on formule l’idée d’une manière métonymique du langage qui « coupe » et rompt le performativité citationnelle, ouvrant le domaine de signification et ré-signification de l’expérience.

This thesis analyses performativity of gender theory in Judith Butler’s thinking and, within last chapter, it faces Luisa Muraro’s works concerning metonymic language. In Butler one finds at least two ways of conceiving performativity. Within Gender Trouble and Bodies that matter, perfomativity is interpreted as citationality, that is, the repetition of gender and sex conversational rules, which set up and produce the bodies as intelligible subjects. This meaning of performativity has had an outstanding importance within subsequent queer studies. A second meaning of performativity can be found in Exitable speech and The Psychic Life of Power: it refers to the subject native moment, when she sets herself up in language and speech due to a questioning request. In this kind of performativity, the perlocutory and illocutary power of language gives life to gender subjectivity. The thesis, which takes up Austin’s theory of speech acts, assumes the feminist method of starting from herself. The part concerning Muraro’s thought, develops the thesis of the metonymic performativity. Working out again crossed-axis theory of Roman Jakobson, owing which meaning primary generation occurs along a double symbolic line – of metaphor and metonymy – Muraro defines a “ipermetaphoricity-regime”, within which the linguistic/symbolic production of metaphors, exploits the metonymic one. The language metonymic axis, cuts, breaks the citational performativity, thus opening to contingency and to a new meaning of subjectivity.

La presente tesi analizza la teoria della performatività di genere nel pensiero di Judith Butler e si confronta, nell’ultimo capitolo, con il pensiero della filosofa italiana Luisa Muraro sul tema del linguaggio metonimico. In Butler sono riscontrabili almeno due modi di intendere la performatività. Uno, teorizzato nei testi Gender Trouble e in Bodies that matter, interpreta la performatività come citazionalità, ossia ripetizione delle norme discorsive di genere e sesso che costituiscono e producono i corpi, i soggetti come intelligibili. Questa accezione di performatività, ha avuto un’importanza fondamentale nei successivi studi queer. Una seconda accezione di performatività, si rintraccia in Exitable speech e The Psychic Life of Power: si riferisce al momento inaugurale del soggetto, costituito nel linguaggio e nel discorso inseguito ad un’istanza interpellante. In tale performatività, il potere perlocutorio e illocutorio del linguaggio inaugura la soggettività di genere. La tesi, che riprende la teoria degli atti linguistici in Austin, assume il metodo femminista del partire da sé. La parte dedicata a Luisa Muraro sviluppa la tesi dell’esistenza di una “performatività” metonimica. Rielaborando la teoria degli assi incrociati di Roman Jakobson, per cui la generazione primaria del significato avviene su una doppia direttrice simbolica - della metafora e della metonimia, Muraro definisce il “regime d’ipermetaforicità”, in cui la produzione linguistico/simbolica della metafora sfrutta quella metonimica. La direttrice metonimica del linguaggio, vicina al vissuto, taglia, rompe la performatività citazionale aprendo alla contingenza e alla risignificazione la soggettività.

Sujets

Butler, Judith (1956-....) Féminisme Etude sur le genre -- Thèses et écrits académiques Performatif -- Thèses et écrits académiques

Auteur

Letizia Cibelli, Elisabetta

Collaborateur

Forcina, Marisa (sous la direction de) Setti, Nadia (sous la direction de)

Source

Paris 8, BU - Saint-Denis, Magasin 2, TH3815

Date

2014

Identifiant

204428491

N° national de thèse

2014PA084189

Droits d'accès

Accessible à tous

Conditions d'utilisation

Toute reproduction même partielle est interdite sans accord exprès de(s) l'auteur(s) ou ayant-droit(s)

Discipline (Thèse)

Etudes féminimes et études et Théories du sens

Domaine (Dewey)

301 Sociologie