L’entretien comme pratique chorégraphique. Étude des interactions verbales dans quatre œuvres quasi ethnographiques
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Thèses nativement numériques (2014 - )Citation
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Cette étude a pour objet quatre œuvres artistiques composées par des chorégraphes qui revêtent la forme d’enquêtes quasi-ethnographiques et engagent des interactions verbales entre différents participants, sur le mode de l’entretien. Mon propos est avant tout de montrer que ces enquêtes sont des chorégraphies et les entretiens une de leur matière. À ce titre, la partition des interactions verbales, comme écriture de dynamiques sous-jacentes aux situations d’interlocution, participe de l’esthétique singulière de chaque œuvre. Selon un modèle emprunté à la sémiotique des interactions, mon étude s’emploie à représenter les partitions qui régissent les prises de parole dans chaque œuvre, et définissent ainsi le rôle des participants et la nature du risque qu’ils prennent à se parler. Les discours qui se construisent de cette façon dans chaque situation produisent du sens référentiel : les entretiens parlent du corps dansant, de la migration comme voyage, du geste au travail, d’anecdotes personnelles. Ce sens, qui tend vers un en dehors de l’œuvre, participe également de son esthétique, mais ne se comprend que dans le contexte de l’énonciation : il dépend à la fois des partitions d’interaction et du contexte chorégraphique dans lequel s’accomplissent les actes de langage. Ainsi défini, le sens référentiel construit différentes relations des œuvres à la réalité, qui peuvent aller de la représentation factuelle à une construction efficace de la réalité référentielle dans le temps de l’énonciation. Dans ce sens, mon étude s’attache, en dernière analyse, aux différentes façons qu’ont ces chorégraphies quasi-ethnographiques et les entretiens qui les composent d’habiter le monde et, ce faisant, de le transformer.
This thesis deals with four artistic proposals composed by choreographers which are taking the form of quasi-ethnological investigations. In doing so, they trigger verbal interactions between several participants in the form of conversations. My primary purpose is to demonstrate that these investigations are choreographies and the conversations one of their material. In this respect, the score of the verbal interactions, as written records of underlying dynamics in the situations of interlocution, forms an integral part of the singular aesthetic sense of each work. Following a model borrowed from the semiotics of interactions, my study strives to represent the scores which govern the speech acts in each work, and thus define the role of participants and the nature of the risk they are taking by speaking to each other. In doing so, the discourses constructed in each situation produce referential meaning: conversations are about dancing body, migration as travel, gestures in the work environment, personal stories. This meaning, pointing towards the outside of the work, plays also a part of its aesthetics, but can only be understood in the context of enunciation: it depends both on the scores of interactions and on the choreographical context in which the speech acts are made. Thus defined, the referential meaning builds several relationships between the works and reality, which can extend from the factual representation to an effective construction of reality through the performance of the act of speech. In this way, my study ultimately focuses on showing the various ways these choreographies inhabit the world, and, doing so, transform it.
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