Résister au fascisme sans perdre son âme, 1921-1937 : la propagande antifasciste dans les milieux du socialisme libéral : presse, réseaux et modalités d’action de « Giustizia e Libertà »

À propos

L’engagement et le combat antifasciste de « Giustizia e Libertà » durant le Ventennio (1922-1943) demeure un sujet particulièrement étudié, à la mesure de la singularité de ce mouvement. Cette thèse s’attache toutefois à mettre en relief le phénomène de la lutte antifasciste, et en particulier du giellisme, depuis ses dimensions pratiques, en réservant ainsi une place importante à la question de la propagande. Cette démarche repose sur trois axes problématiques. Le premier procède par un changement de perspective dans l’étude de la propagande, en retournant l’angle d’approche habituel, afin d’envisager le phénomène de la communication politique du point de vue des opposants au régime fasciste. Le deuxième propose d’observer et de comparer les différentes manifestations du giellisme, l’évolution de sa structure et de ses stratégies d’intervention, afin d’en révéler les variétés et d’interroger cette pluralité en lien avec la définition et les usages propagandistes. La troisième s’intéresse enfin au rapport problématique qu’entretient cette dimension de l’action avec les intentions politiques ayant aussi caractérisé le giellisme, pour mieux comprendre son ampleur mais aussi sa périodicité ainsi que ses divisions. Ce fil heuristique induit aussi un exercice de réinterprétation du giellisme, de sa position et de ses logiques dans le champ de l’antifascisme, entre le mitan des années vingt et la fin de la décennie suivante. La thèse est divisée en quatre parties. Les deux premières traitent des années entre la fin du conflit mondial et le début des années trente. Les deux dernières couvrent la période de 1932 à 1937, avec l’engagement gielliste dans la guerre civile espagnole.

The anti-fascist struggle and commitment of « Giustizia e Libertà » during the Ventennio (1922-1943) remains a particularly studied subject, in keeping with the singularity of this movement. This thesis, however, focuses on this phenomenon from its practical dimensions, thus reserving an important place for the question of propaganda. This approach is based on three problematic axis. The first is a change of perspective in the study of propaganda, in order to consider the phenomenon of political communication from the point of view of opponents of the fascist regime. The second proposes to observe and compare the different manifestations of giellism, the evolution of its structure and its strategies of intervention, in order to reveal its varieties and to question this plurality in relation to the definition and the propagandist uses. Finally, the third axis focuses on the problematic relationship between this dimension of action and the political intentions that also characterised giellism, in order to better understand its scope, periodicity and divisions. This threefold approach also leads to a reinterpretation of giellism, its position and its logics in the field of anti-fascism, between the mid-1920s and the end of the following decade. The thesis is divided into four parts. The first two deal with the years between the end of the world conflict and the beginning of the 1930s. The last two cover the period from 1932 to 1937, with the giellist involvement in the Spanish Civil War.