L'ironie cynique : une subjectivation sans partage

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Zoss, Pascal, “L'ironie cynique : une subjectivation sans partage,” Bibliothèque numérique Paris 8, consulté le 25 avril 2024, https://octaviana.fr/document/2017PA080072.

À propos

Les pratiques performatives de l’art, en particulier celles des années soixante àsoixante-dix, présentent en leurs actes excessifs, corporels, une forme de subjectivationpolitique qui invite à reprendre la « voie courte » du cynisme antique hors des interprétationsfidèles au telos philosophique du « mieux vivre », du « bien » ou du « juste ». Cetterencontre oblige à dégager du rapport anecdotique ou documentaire une compréhensionde la matérialité des actes, de leur résistance à toute leçon rapportée après coup, bref àinterroger obstinément leur reste.D’autre part, en saisissant l’inclusion et l’exclusion sociales comme le résultat de lanaturalisation solidarisée des uns et des autres, de la discrimination des capacités et desincapacités naturelles, la mise à l’épreuve de cette solidarité devient le point nodal de laquestion égalitaire. Les actes cyniques dessinent alors les lignes qui laissent envisager lasubjectivation dans le constant retrait du sujet de son assimilation normative ou policière.L’ironie marque sans relâche ce processus en dissimulant le sujet à l’ombre de ses actes,comme la ruse d’une identification à la nature incompétente de l’exclu. C’est en effet enamplifiant la représentation naturelle de l’exclusion, en lui apportant la plus grande densitématérielle, que la subjectivation cynique ouvre une béance à la frontière qui sépare lespropriétés des inclus et des exclus. Et cette béance qui décharge l’auteur de toute subjectivité,de l’obligation de fonctionner dans le régime policier de l’inégalité, donne son lieuau désir sans sujet, celui précisément que présuppose l’égalité des sujets.

The performative art practices, especially those of sixties and seventies, present aform of political subjectivation within their excessive and body acts, which invites us toresume Ancient Cynicism’s « short route », out of the interpretations that were faithful to thephilosophical telos of « better life », « good » or « right ». This conjunction is a compelling callfor achieving, beyond the anecdotal or documentary report, a wider understanding of themateriality of acts, of their resistance to any reported lesson and, ultimately, to restesslyquestion their remainder.Furthermore, when grasping the social inclusion and exclusion as the result of cohesivenaturalization, of discrimination of natural abilities and inabilities, the actual testingof this solidarity reaches the core of the equalitarian question. Then, cynical acts draw theoutline which let consider the subjectivation within the constant withdrawal of the subjectfrom his normative or « police » assimilation. Irony relentlessly leaves its marks on this processby hiding the subject in the shadow of his acts, as the ploy of an identification to theincompetent nature of the excluded one. It is indeed by amplifying the exclusion’s naturalrepresentation, by giving it the biggest material density, that the cynicism subjectivationopens a gap between the belongings of included and excluded ones. And this gap, whichrelieves the author of any subjectivity, of the obligation to operate within the « police »regime of inequality, gives its place to the desire with no subject, that very one preciselypresupposed by the equality of subjects.

Sujets

Cynisme Politique Égalité Exclusion Naturalisation Subjectivation Ironie Art Cynicism Politics Diogène Equality Exclusion Naturalization Subjectivation Irony

Auteur

Zoss, Pascal

Collaborateur

Douailler, Stéphane (sous la direction de)

Source

Paris 8

Date

2017/06/26

Identifiant

2017PA080072

N° national de thèse

2017PA080072

Droits d'accès

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Discipline (Thèse)

Philosophie

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