Le mal-être dans le deuil

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Psychologie

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Cifuentes Medina, Flor María del Pilar, “Le mal-être dans le deuil,” Bibliothèque numérique Paris 8, consulté le 18 avril 2024, https://octaviana.fr/document/16873298X.

À propos

Dans le rite traditionnel c’était l’acte propitiatoire qui fonctionnait comme moteur de la dynamique entre pulsion de vie et pulsion de mort, mais dans les sociétés contemporaines en Occident cet acte propitiatoire n’a plus de sens. Ainsi, il ne reste au sujet que l’acte créateur, mais dans sa version individualisée et dont le noyau intrapsychique semble coïncider avec l’introversion moderne du deuil. Cette incapacité du sujet moderne à donner une place à ses morts au-delà de soi s’exprime dans son œuvre, qui devient ainsi un appel au social, à cette extériorité nécessaire au processus de deuil. Notre étude essaye de situer, à partir d’une étude de cas, les relations structurelles qui existent entre les mécanismes du deuil et le processus créateur, et de relever l’importance de l’acte créateur en tant que dispositif de cohésion sociale et de soutien symbolique au deuilleur. Nous montrons ici comment les manifestations plastiques du deuil permettent au deuilleur de se construire comme sujet après la perte. Le passage par le contact direct, intime avec la matière, le temps employé pour l’élaboration de l’œuvre ainsi que la parole qu’elle véhicule, font partie intégrante du dispositif de deuil agencé par le deuilleur. L’artiste nous offre ainsi la possibilité de partager avec lui ce qu’il a appris par le biais de son deuil dans l’acte de création ; il nous renvoie son savoir à propos de la mort, un savoir qui ne lui a pas été transmis, un savoir par lequel il nous ouvre une porte, mais à condition que nous soyons prêts à partager sa déchirure, qui est la nôtre aussi, même si nous avons perdu la capacité de la reconnaître.

In traditional rite it was the propitiatory act which functioned like the dynamics between the death instinct and the life instinct, but in the contemporary societies in Western societies this propitiatory act does not make sense anymore. Thus, that is left to subject is only the creative act, but in its individualized version and whose intrapsychic core seems to coincide with the modern introversion of mourning. This incapacity of the modern subject to give a place to death apart from oneself is expressed in his work, which becomes a call to society, to this exteriority necessary to the process of mourning. Our study tries to place, with a case study, the structural relations which exist between the mechanisms of mourning and the creative process, and to record the importance of the creative act as a device of social cohesion and symbolic support for the bereaved. We show here how the plastic representations of mourning allow the bereaved to build themselves as subject after the loss. The passage by direct and intimate contact with the material, the time employed to the elaboration of work as well as the word which it conveys, are an integral part of the dispositive of mourning arranged by the bereaved. So the artist offers us the possibility of sharing with him what he learnt in the act of creation thanks to mourning; he returns us his knowledge about death, a knowledge that was not transmitted, a knowledge thanks to which he opens a door to us, but provided we are ready to share his wound, which is also ours, even if we have lost the capacity to recognize it.

Sujets

Arts Personnes endeuillées Mort Deuil Rituel (psychologie)

Auteur

Cifuentes Medina, Flor María del Pilar

Collaborateur

Ionescu, Serban (sous la direction de)

Source

Paris 8, BU - Saint-Denis, Magasin 2, TH3102

Date

2012

Identifiant

16873298X

N° national de thèse

2012PA083478

Droits d'accès

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Discipline (Thèse)

Psychologie

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