La notion de musique commerciale et ses évolutions dans le rap en France

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L’industrie musicale française est organisée autour d’un oligopole à franges de majors et d’une multitude de labels indépendants. Dans les années 1980, quand le rap est arrivé en France, il se faisait alors majoritairement dans des circuits autoproduits et indépendants qui sont parfois qualifiés d’« underground » . Le rap a ensuite connu de plus en plus de succès commercial et ce jusqu’à la fin des années 2010 où il est devenu un goût musical ordinaire chez les Français (la majorité des moins de 55 ans déclare écouter du rap ou du R’n’B en 2018 (Molinero & Hammou, 2022)). Il s’est ainsi retrouvé produit et diffusé de manière stable dans des circuits « mainstream », en plus des structures indépendantes spécialisées dans le rap qui s’étaient déjà développées (Hammou & Sonnette Manouguian, 2022).

Ces succès commerciaux s’accompagnent de nombreux débats quant à la valeur sociale et esthétique de certains artistes et musiques au sein du genre. Le rap a en effet son lot d’amateurs assez investis pour discuter et confronter les artistes et leur musique à certaines attentes. Les critiques musicaux spécialisés dans le rap font part de ces avis à travers des articles, des interviews, des discussions où encore des podcasts et ils participent à l’établissement de normes et de hiérarchies dans le rap tout en en laissant une trace visible sur internet constituant ainsi un corpus riche pour l’amateur et le spécialiste. Parmi ces normes, il en est une qui est importante pour valoriser certains artistes plutôt que d’autres : l’authenticité.