Écologie du corps instagrammable, regards sur les pratiques corporelles et scéniques contemporaines

À propos

Aujourd’hui, quelles distances existent entre nous et les réseaux sociaux ? Depuis leur apparition à partir de 1997, les interactions sociales s’y sont vues remodelées par de nouveaux modes de représentations, modifiant ainsi nos habitudes de vie. Chez les nouvelles générations en particulier, ces plateformes de communications en ligne sont un nouveau milieu d’existence sociale, une véritable manière d’exister virtuellement. Selon une étude de Médiamétrie, les 15-24 ans visitent les réseaux sociaux en priorité lorsqu’ils naviguent sur internet en y passant une moyenne de 2h19 par jour, en progression de 12 minutes sur un an. Ces bouleversements générés par l’arrivée des réseaux sociaux créés des nouveaux usages et viennent de manière fondamentale changer un rapport intime de soi au monde.

Les nouvelles technologies de communications, nécessaires dans cette ère mondialisée, sont devenues le liant virtuel entre les individus pour s’organiser en société. Le rapport entre public et privé passe à travers le filtre des plateformes du réseau sans fil. La connexion à ces espaces virtuels décloisonne alors nos sphères relationnelles ; c’est une nouvelle manière d’être dans le monde, admise par un ensemble majeur d’individus.

Cette connectivité telle un mode de vie partagé par tous devient un endroit virtuel où ont lieu autant les débats publics que les conversations amicales et amoureuses. Cet espace sans frontière libère la parole, chacun.e peut s’exprimer et avoir de la visibilité. Bien que son espace soit immatériel, la représentation de nos corps y est aussi en jeu ; ainsi que les codes de domination présents dans la société. Étudier les réseaux sociaux aujourd’hui est pertinent pour comprendre la relation actuelle des corps à la société, car ils sont un lieu virtuel où éclatent les révolutions des mœurs, comme ce fut le cas avec #metoo. Un geste de dénonciation sur le média social Twitter a ouvert la voie à un mouvement viral qui a remis en cause une société capitaliste patriarcale en nommant les violences sexistes.