Univers d'intimité

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Naito, Mana, “Univers d'intimité,” Bibliothèque numérique Paris 8, consulté le 29 mars 2024, https://octaviana.fr/document/178882208.

À propos

Depuis Jean-Jacques Rousseau, l’écriture autobiographique revendique la sincérité de son auteur et l’authenticité du discours qu’elle produit. À la fin du vingtième siècle, Hervé Guibert entreprend une tout autre forme d’écriture de soi. En effet, son récit, qui s’appuie sur des expériences vécues, n’en est pas moins rempli d’inventions romanesques au point où la reconstruction des évènements d’une vie semble procéder d’une écriture où la vérité et le mensonge sont inextricablement mêlés. Ce mode d’écriture, qui traverse toute l’œuvre de Guibert, ne vise donc pas tant à gagner la confiance du lecteur qu’à la trahir. Mais pourquoi vouloir ainsi fictionnaliser sa propre vie ? Partant des textes de la confrontation de faits apparemment contradictoires, cette étude a voulu rendre compte de la fonction du mensonge dans le récit guibertien et analyser son art de la falsification. L’on découvre ainsi que, si la transparence apparente du récit procède d’un effacement des traces du travail de réécriture certaines lignes de fracture demeurent visibles et constituent autant d’entrées dans un jeu littéraire qui nous incite incessamment à débusquer la vérité du récit. Par ailleurs, si l’autofiction représente le cœur de cette quête d’une vérité fuyante et paradoxale, c’est l’ouverture de l’œuvre à la référentialité, à l’actualité et au monde, qui, en relançant constamment ce jeu, constitue l’œuvre. C’est ainsi que nous découvrons qu’à la croisée du fait, de la fiction et de la falsification l’œuvre d’Hervé Guibert représente un prolongement de la vie de l’auteur et de sa vie en tant qu’auteur, par lequel il cherche à établir une relation personnelle et intime avec son lecteur.

Starting with Jean-Jacques Rousseau, autobiographic writing has postulated the sincerity of its author and the authenticity of its discourse. At the end of the twentieth century, it is a very different kind of writing of the self that Hervé Guibert has chosen to undertake. Indeed, if his stories are strictly based on his lived experience, they are nevertheless filled with fictional inventions to a point where truths and lies become inextricably melded in this singular attempt at reconstructing one’s life. It thus appears that the author’s aim is not so much to gain the reader’s trust but to betray it. But why would one choose to fictionalize one’s own life? Taking as our starting point those texts where facts obviously contradict each other, this study has sought to analyze how false information is instilled in the narrative and thus identify Guibert’s art of falsification. It turns out that, as much as his writing tries to erase the traces of rewording and impose the fiction of a transparent narrative, each of these visible breaks within the text enjoins us to partake in the literary game of ferreting out the truth of the narrative. What’s more, if the fictionalizing of one’s own life remains at the core of Guibert’s paradoxical quest for truth, his text remains open to the real world, to current events and to referentiality, hence allowing the game to be constantly reactive. It is thus that by studying this interplay of fact, fiction and falsification in Hervé Guibert’s work that it has appeared to be an extension of the author’s life as well as of his life as an author, in which the latter seeks to establish a personal and intimate relation with the reader.

Sujets

Mort Maladies Moi Autobiographie Personnages littéraires

Auteur

Naito, Mana

Collaborateur

Noudelmann, François (sous la direction de)

Source

Paris 8, BU - Saint-Denis, Magasin 2, TH3494

Date

2011

Identifiant

178882208

N° national de thèse

2011PA083870

Droits d'accès

Accessible à tous

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Discipline (Thèse)

Langue et littérature françaises

Domaine (Dewey)

840 Littérature française