"la salonnière et l'internaute"

À propos

L’objectif de cette thèse est de montrer que, loin d’être un concept historiquement et culturellement restreint, le “salon” dans sa forme du dix-huitième siècle en France inaugure un système de socialité sans précédent qui continue à définir différents espaces de conversation à partir de la Révolution française jusqu’à aujourd’hui. A travers diverses analyses de conversations –d’auteurs aussi divers que le Marquis de Sade, les frères Goncourt, Marcel Proust et Lorette Nobécourt –cette thèse va montrer que le système de socialité fondamental du salon n’a pas disparu, mais qu’il s’est métamorphosé au cours des époques et des genres littéraires. Au cours des trois siècles représentés par les auteurs analysés dans cette thèse, la nouvelle socialité a défini la forme et le sens de plusieurs lieux de conversation tels que le boudoir, le dîner mondain, le café, le restaurant, et le forum virtuel, d’où le titre de la thèse: “La Salonnière et l’Internaute”. Ces nouveaux espaces de socialité existent dans le sillage de la rupture que représente le salon des Lumières, donnant au salon le statut de phénomène culturel moderne dont le système de socialité continue aujourd’hui à déterminer nos espaces d’interaction.

The objective of this dissertation is to show that, far from being a culturally and historically confined concept, the “salon” in its eighteenth-century form in France inaugurates an unprecedented system of sociality that continues to define various spaces of conversation since the French Revolution and is indeed still in place today. Through various analyses of conversation – in texts by several authors, such as the marquis de Sade, the Goncourt brothers, Marcel Proust and Lorette Nobécourt – this dissertation will demonstrate that the salon’s basic system of sociality has not disappeared but transformed through literary ages and genres. Over three centuries, this system of sociality has defined various instances in form and meaning such as the boudoir, the dinner party, the café, the restaurant, and the internet forum, hence the title of the dissertation: “The Salonnière and the Surfer.” These new spaces of sociality could not have emerged and functioned without the breach constituted by the Enlightenment making the salon a modern cultural phenomenon whose eighteenth-century system of conversational sociality continues today to determine our spaces of interaction.