Les pays du Sud dans le système mondial

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Economie

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Zoubdi, Ahmed, “Les pays du Sud dans le système mondial,” Bibliothèque numérique Paris 8, consulté le 29 mars 2024, https://octaviana.fr/document/150293577.

À propos

Le capitalisme réellement existant est un système mondial impérialiste .La polarisation des richesses entre les mains d'une poignée de pays au détriment du reste de la planète a produit deux mondes, l'un dominant, le nord développé et l'autre dominé, le sud sous-développé. L'histoire enseigne que le capitalisme en Occident, dans sa phase mercantiliste, a été centré sur le pillage des richesses des régions encore pré-capitalistes .Ces régions ont constitué pour le capitalisme en gestation des réservoirs de matières premières et de main-d'oeuvre. Ce pillage a ôté à ces régions de se doter des possibilités de l'accumulation primitive qui a constitué le centre nerveux dans la formation d'un capitalisme autonome en Occident. Le développement du capitalisme en Europe va connaître des crises périodiques d'écoulement des marchandises et de valorisation des capitaux. Ce capitalisme des monopoles va se tourner vers les pays colonisés pour une issue à ses crises où le firmes multinationales vont constituer le vecteur principal dans ces opérations. L'émergence du tiers-monde au lendemain de la décolonisation a donné lieu aux revendications de ce bloc pour un nouvel ordre économique international dont un commerce équitable en constitue le mot d ordre. Ces revendications coïncidaient avec le triomphe de l'idéologie développementaliste de l'ère de Bandung (1955) sous les auspices des bourgeoisies nationales qui ont conduit des tentatives d'industrialisation mais en vain. Avec la crise en Occident en 1974 commence l'érosion des illusions du développementalisme dans le tiers-monde faute de n'avoir pu construire les bases d un développement autocentré en se déconnectant de l expansion capitaliste, et faute de n'avoir pu aussi instaurer la démocratie sous toutes ses formes. Le début des années 1980 a connu l'éclatement de la crise d'endettement et la mise en place du programme d'ajustement structurel sous l'égide du FMI et de la Banque mondiale. Les thérapies ainsi proposées ont mené à l'impasse puisque les problèmes du Sud ne peuvent être ramenés à des problèmes conjoncturels. L'intégration des pays du Sud au marché mondial a, au contraire, exacerbé leur soumission à un ajustement permanent répondant aux seuls besoins du capitalisme du centre ; ce qui prive ces pays de toute possibilité de construire des Etats nations indépendants. Si la transition des pays du Sud au rang des pays du Nord est manifestement bloquée, elle n est pas liée au seul statu-quo mais a trait au facteur externe dont la polarisation immanente au capitalisme réellement existant constitue la facette déterminante. La polarisation signifie que les pays du Sud sont constamment victimes de sortie permanente de valeurs en direction des pays du Nord à travers notamment la sous-rémunération du facteur travail où la productivité de ce dernier est sous-payée par rapport aux normes internationales. L'échange inégal constitue donc la toile de fond dans les rapport nord-sud. La polarisation peut être saisie aussi sur un autre registre celui de l'exclusion du facteur travail du mouvement international des capitaux et des marchandises par une détérioration chronique des termes de l'échange des pays du Sud et par conséquent une distorsion sectorielle. Le théorème des avantages comparatifs ainsi que son corollaire ladite théorie de la croissance transmise érigés en principes sacro-saints restent un trompe-l oeil. Pour dépasser cette impasse, les pays du Sud ont besoin de l'autonomie pour mobiliser leur potentiel de développement. Leur autonomie doit passer par leur déconnexion du Nord capitaliste sans que cela entraîne leur autarcie. Cela suppose leur intégration dans le marché mondial d'une autre manière que celle imposée aujourd hui par la triade. Ce nouveau statut du sud dans l'échiquier mondial est conditionnée par une mise en place d un processus de réformes radicales (à base nationale et à contenue populaire) ouvertes sur des perspectives socialistes pour assurer un développement autocentré .

The existing capitalism is a global imperialist system. The polarization of wealth in the hands of a handful of countries to the detriment of the rest of the planet has produced two worlds, one dominant, the developed North and the other dominated, the developin South. History teaches that capitalism in the West, in its mercantilist phase was focused on the looting of the wealth of regions still pre-capitalist. These regions always have been for capitalism sort of reservoirs of raw materials and labor. These regions provide opportunities for primitive accumulation, which was the nerve center in the formation of an autonomous capitalism in the West. The development of capitalism in Europe will experience periodic crisis, flow of goods and recovery of capital. Thereby, monopoly capitalism will turn to the colonized countries for a solution to its crises where the multinational corporations will be the main vector in these operations. The emergence of the Third World after decolonization gave rise to the claims of this block for a new international economic order that fair trade is the watchword. These demands coincided with the triumph of the developmentalist ideology of the era of Bandung (1955) under the auspices of the national bourgeoisie which led attempts at industrialization, but in vain. With the crisis in the West in 1974 began the erosion of illusions of developmentalism in the third world for lack of not being able to build the foundations of a self-development by disconnecting the capitalist expansion, and because it had been also established democracy in all its forms. The early 1980s saw the outbreak of the debt crisis and the implementation of the structural adjustment program under the auspices of the IMF and the World Bank. Therapies proposed and led to the deadlock since the problems of the South can not be reduced to economic problems. The integration of the South to the global market, instead, exacerbated their bid for a permanent adjustment by addressing only the needs of the center of capitalism, robs them of any possibility of constructing independent nation states. If the transition of the South among the countries of the North is clearly blocked, it is not tied solely to the status quo but relates to the external factor which polarization immanent to capitalism as it now exists is the crucial aspect. Polarization means that the South are constantly subjected to permanent output values in the direction from the North in particular the under-remuneration of labor where the productivity of the latter is underpaid by international standards. The unequal exchange thus constitutes the backdrops in the North-South relationship. The polarization may also be referred to another record as the exclusion of the labor movement of international capital and goods by a chronic deterioration of terms of trade in developing countries and therefore a sectoral distortion.. The theorem of comparative advantage and its corollary the growth theory forwarded established as essential principles remain a sham. To overcome this impasse, the South needs the autonomy to mobilize its potential for development. Its autonomy must go through it disconnection from North capitalist without causing autarky. This requires integration into the global market in another way than that imposed today by the triad. This new status of the South in the global market is dependent on setting up a process of radical reforms (based on national and contained People) - prospects open for a socialist self-reliant development.

Sujets

Impérialisme Polarisation (économie politique) Intégration économique internationale Transition démocratique

Auteur

Zoubdi, Ahmed

Collaborateur

Vergopoulos, Kostas (sous la direction de)

Source

Paris 8, BU - Saint-Denis, Magasin 2, TH2774

Date

2010

Identifiant

150293577

Droits d'accès

Accessible à tous

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Discipline (Thèse)

Sciences économiques

Domaine (Dewey)

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