L'économie chinoise depuis 1978 [mille neuf cents soixante-dix-huit]

À propos

Notre thèse s'est intéressée à l'étude de la transformation postsocialiste chinoise. Plus particulièrement, nous avons cherché à expliquer ses causes profondes avant d'exposer ses manifestations. Les premières doivent être recherchées dans l'encastrement culturel de l'action économique, les dernières dans l'examen de l'environnement et des arrangements institutionnels. Nous avons comparé le processus à une réaction chimique dont l'élément déclencheur est ce que nous avons appelé un choc culturel. Il touche le bloc culturel (bloc "0") en affectant les représentations individuelles et collectives. Ce choc fut provoqué par la réouverture du pays. Ses conséquences furent amplifiées par la présence de deux "catalyseurs" liés à la mémoire collective. Le premier est interne, étant la conjonction de deux épisodes historiques : le Grand Bond en avant (1958-60) et la Révolution Culturelle (1966-1976). Le second est externe : il renvoie au dynamisme des économies asiatiques appartenant à la même aire géographique et culturelle que la Chine. La mutation des droits de propriété (privatisation par le bas) est une des manifestations de la réaction institutionnelle au niveau de l'environnement institutionnel. Mais ces imperfections sont nombreuses (difficile mise en application des lois et contrats, prédation) et génèrent des coûts de transaction. Ceux-ci expliquent la déliquescence de l'économie de commande maoïste et l'essor des coopératives en Chine rurale avec le corporatisme d'État local. Nous concluons sur la complexité du processus et sur les limites de la vision politique. Il apparaît alors indispensable de donner plus d'importance à sa dimension culturelle.

Our thesis deals with the issue of Chinese postsocialist transformation. More particularly, we try to explain its causes before to state its appearances. The causes should be looked into the cultural embeddedness of the economic action, the appearances in the examination of the institutional and environment and institutional arrangement. We compared the process to a chemical reaction whose factor which triggered the reaction was what we coined a cultural shock. It affects the cultural block (block "0") by altering the individual and collective perceptions. This shock was caused by the reopening of the country. Its consequences were expanded by the existence of two "catalysts" linked the collective memory. The first is internal : it is the conjunction of two historical episodes : thr Great Leap forward (1958-60) and the Cultural Revolution (1966-1976). The second catalyst is external : it refers to the dynamism of Asian economies which belong to the same geographical and cultural area than China. The mutation of property rights (privatization from below) is one of the appearances of the institutional reaction at the level of the institutional environment. But its imperfections are numerous (difficult enforcement of the laws and contracts, predation) and generate transaction costs. The costs accounts for the decline maoist command economy and the development of cooperatives in rural China with the local state corporatism. We conclude on the complexity of the process and the limits of the political vision. Therefore, its appears essential to attach importance to its cultural dimension.